LA VALLEE DES FORGES

Juillet 1951, en Velay, un jour d'orage, Pierre prend sa décision, il doit quitter sa ferme louée qui peine à faire vivre sa famille. Sa femme, Marie, rêve d'une autre vie. Comme l'a fait son beau-frère, il va à son tour s'embaucher à la " fabrique de faux " de Pont-Salomon. Quarante kilomètres, mais pour lui c'est un autre monde, même si la petite cité, capitale des lames de faux, est à demi-rurale. Au silence des champs a succédé le vacarme des " martinets ", lourds pilons qui forgent les lames. Seul d'abord, il est rejoint par sa famille. " On vivra mieux ", avec la paie assurée, la coopérative, le médecin, le logement avec un début de confort et une certaine solidarité ouvrière. Il faut en payer le prix, une vie de famille bouleversée par les horaires, le bruit. Et surtout Pierre n'est plus maître du temps. Ce prix ne semble pas trop lourd, " tous les pays sont bons pourvu qu'on gagne sa vie ". Dans la vallée des forges, la vie passe au rythme de la sirène. Pierre se prend à aimer ce métier, Marie est entrée dans la vie quotidienne d'une épouse d'ouvrier, les enfants grandissent, continuent leurs études. On passe un peu les uns à côté des autres.