Love

Conséquence de ces influences, "Love" est l'album le plus spontané et le plus fougueux, le plus pop et le plus fringant de Get Well Soon. Gropper continue ici d'illustrer ses talents de chef d'orchestre, parant ses chansons de splendides arrangements (le délicat It's an Airlift, les cordes orageuses de I'm Painting Money...). Mais il se révèle aussi désormais songwriter hors-pair, capable d'aller droit au but grâce à la magie d'une mélodie imparable (le déjà classique It's A Catalogue), ou de percer les coeurs avec des titres en forme de bourrasques pop (Young Count Falls for Nurse, Marienbad...). Ces onze morceaux sont d'autant plus remarquables qu'ils furent composés et agencés par Gropper seul chez lui, l'Allemand ayant pris l'habitude de ne recourir à des musiciens - dont sa soeur - qu'au tout dernier moment en studio... Avec sa pop tourbillonnante, le jeune garçon s'inspire de Neil Hannon et sa Divine Comedy et de Stephen Merritt et ses Magnetic Fields, piochant aussi bien dans l'oeuvre de Proust que dans des romans sentimentaux. Ce désir de parler d'amour dans le fond s'est accompagné de celui de chercher l'efficacité dans la forme : il est allé dénicher dans les disques de Tom Petty, Fleetwood Mac ou R.E.M la recette du morceau pop imparable.